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Après avoir traversé des récits de la fin et de l’origine du monde lors du Bazar de mars, interrogé la toute-puissance des technologies en avril, le Bazar du mois de mai nous invite à plonger dans le bain, à rêver ensemble d’un monde liquide avant qu’il ne s’assèche sous nos yeux.
En 2005, le philosophe et sociologue Zygmunt Bauman lance la métaphore d’une société liquide, un monde où les comportements individuels sont régis par les lois de l’incessante mobilité, de l’instantanéité, du consumérisme. Pour survivre dans ce monde totalement fluctuant, il ne voit qu’une seule piste : un surplus d’humanité pour recréer ensemble un nouvel espace public, une économie au service de l’humain et non l’inverse.
En moins de quinze ans, le monde aride décrit par Bauman est devenu réel : pénurie d’eau et de ressources, obsession de l’aménagement au détriment du ménagement, sectorisations, enfermements sociaux… les symptômes décrits par Bauman sont aujourd’hui notre quotidien. Mais, désormais considérée comme une ressource épuisable, l’eau pourrait bien nous imposer une culture nouvelle du partage, nous inciter à apprendre à nous canaliser autrement, ensemble.
Canibaliser, non ! Décanaliser, oui !
Au programme de ce troisième Bazar de la saison, une construction d'Olivia Lockart - en résidence à La Maison forte - présentant son projet d'architecture capteuse de brumes, Clément Philippe révélait lui, le fruit de sa résidence, une œuvre émergeant des déchets de l’eau. Il nous fallait alors faire intervenir le climatologue et hydrologue Jean François Berthoumieu pour nous éclairer sur l’état de nos ressources hydriques. Un constat : l'eau il y en a, autant ces dernières années que les siècles précédents. C'est la régularité des flux et des périodes qui a changé. Une seule solution pour ne pas vivre sur sol lessivé et aride, repenser complètement nos manières de vivre avec l'eau et d'aménager nos paysages. L'eau élément culturel, partagé autour de Marie Ray pour une cérémonie du thé. Partir ensuite inversés à la rencontre des paysages maritimes d'Ange Leccia. Puis plonger dans la danse bouleversante d’un homme liquide, Yaya Sarria à la recherche des origines. Et pour clore cette soirée, il ne restait qu'à nous noyer dans le concert azimuté de Yougz and the Wonder Tambour. Une journée d'émotion assurément, de réflexion et de joie.