À la croisée entre cinéma expérimental, installation et vidéo, les œuvres d’Ange Leccia offrent des moments en suspension. Puisant souvent leurs motifs dans la nature, elles captent des moments où intimité et intensité créent une texture visuelle particulièrement sensible, propice à la contemplation.
La Mer, c’est un motif naturel, simple, épuré : la mer Méditerranée. Mais il ne s’agit pas pour autant d’un paysage. Pour nous plonger autrement dans ce thème de l'eau et de nos mondes liquides, l'artiste inverse les points de vue, le rivage ne s’observe plus dans sa relation privilégiée avec la ligne d’horizon mais s’élève de manière inlassable pour la (re)découverte inédite d'un paysage si proche, si loin.
La Mer d’Ange Leccia est comme un pouls qui ne s’entend pas mais s’observe. Le son, pour autant, n’est pas complètement absent. Il est plutôt en réserve, virtuellement inscrit dans notre regard.
Après des études d’arts plastiques, Anne Leccia s’engage dans une double activité de plasticien et de cinéaste. Depuis son séjour comme pensionnaire de la Villa Médicis - Académie de France à Rome au tout début des années 80’, de nombreuses expositions personnelles lui ont été consacrées en France et à l’étranger. On a pu voir son travail, entre autres, au Musée d’art moderne de la ville de Paris, au Centre Georges Pompidou (Paris), au Musée Guggenheim de New-York, à la Biennale de Venise… plus récemment, au Palais de Tokyo avec Jamais la mer ne se retire (Paris, 2014) ou au musée de l’Orangerie avec (D’)Après Monet (Paris, 2022). En mars dernier, est sorti en salles « Christophe… définitivement », le film documentaire qu’il a co-réalisé avec l’artiste Dominique Gonzalez-Foerster sur le chanteur Christophe (sélection officielle du Festival de Cannes 2022).