Inspirée des reflets argentés de l’océan Atlantique, tout en chantant enregistreur à la main... c'est ainsi que Julia Hanadi Al abed est devenue adepte de l'écriture acousmatique et s'est attacher à l'enregistrement de terrain. Là où la Voix, les Field recordings, les Corps sonores composent l'essence de ses créations, s'y mêlent les modes de jeux possibles par le biais de technologies lo-fi ou hi-tech. En concert, ce sont aussi les jeux de rétro-actions sonores et autres dispositifs électriques qui tracent le sillon de l'écoute, déclinant différentes facettes d'une pratique musicale électronique.
Elle aime à dévoiler en voyages électroacoustiques, des paysages sonores encore inouïs. Elle intervient au gré du vent, des bondissements humains, de l’envol de la tourterelle, ou se laisse emporter par le flot d’un océan lointain…
Diplômée du Conservatoire de Bordeaux en Composition électroacoustique, elle fut longtemps artiste associée au Studio de Création et de Recherche en Informatique et Musiques Expérimentales à l'Université de Bordeaux, où elle y approfondit son travail du son dans sa dimension spatialisée, et l'approche artistique des dispositifs de sons fixés sous forme d'installation.
Les sons collectés à La Maison forte sont des environnements imperceptibles qui captés, ré-agencés font taire nos assurances du vivant, nous décalent et ouvrent à un sauvage qui, c'est la surprise de ce travail, produisent une douceur étrange. Etrange car, au fil du temps, Julia est devenue notre mémoire sensible et quelques fois, sous le son de l'eau, se glisse une conversation d'un autre temps, une rencontre oubliée, la brise d'un souvenir auquel on s'attache. Et ses dispositifs sont toujours là pour hacker ce que l'on a cru voir et que, au fond, on n'a pas su entendre.
Dans une rencontre avec Laurent Tixador, Pauline Marco Poulos et les étudiants de l'ISDAT autour d’un chêne effondré, ils construisent une cabane de sons et de récupération. Avec " Pas à l'horizontal, en fait", elle co-produit une oeuvre sonore et chevillée.