Ici, nous avons quelques obsessions : faire avec ce qui est, dépasser l’effondrement, faire cabane ou nous recoller au sauvage : déshabiter. Donc un accident de la vie consécutif à une étrange tornade en Pays de Serre, un chêne effondré qui, dans la pente, une fois effondré, revêt une forme étrangement organique, un monstre à branches ouvertes prêt à nous happer.
Une inspiration, celle de Julia Hanadi Al Abed et de Laurent Tixador. Ensemble ils rêvent d’une cabane couchée, d’une improbable horizontalité, d’une expérience à part, de l’effondrement. Une intervention monumentale que l’on ne verrait pas.
Faire avec ce qui est donc. Rejoints par des étudiants de l’ISDAT, les artistes s’attellent à un chantier qui va permettre la construction d’une pente douce vers le début de la frondaison. Planches taillées à la main dans le reste des arbres entrainés par la chute du chêne. Enceintes disposées sur le tronc pour une immersion dans les sons d’un vivant dont l’arbre aurait pu être témoin. Dispositif technique créé par Pauline Marco Poulos. Cette installation sonore et chevillée à un effet trouble que nous n’avions pas deviné.
En effet, quand elle est allumée, des humains s’approchent, s’installent, montent aux branches et deviennent oiseau méditatif, confusion des vivants. Une pièce monumentale et intime, une inspiration de la chute, une projection quasi spirituelle dans ce qui a été et ce qui reviendra. Une monumentalité simple, celle du vivant.