On croit une carte parfaite si elle représente avec précision des points orthonormés sur un espace géographique. Mais que dit cet assemblage d’une organisation souvent plus complexe ? Quel récit fait-il ? De quel point de vue ces représentations sont-elles organisées ? L’apogée du GPS, conçu selon une vision militaro industrielle, par son artifice de précision mathématique, laisse à croire en une vérité qui peut être n’en n’est pas une, une vérité qui dissout les singularités et par la même, les territoires. Pourtant, nombre de peuples d’explorateurs, de navigateurs ont utilisé d’autres techniques, d’autres manières de voir et de partager leurs territoires. Les aborigènes, dessinaient des songlines, espaces chantés associant les mythes et la singularité écologique d’un territoire. Les polynésiens eux, devant se déplacer dans un espace indéterminé par nature, usaient de Mattangs. Entrelacs de joncs et de coquillages, leur permettant de lire, non le point, mais le mouvement des vagues, les relations qu’offre à voir un territoire. Un espace d’inspiration pour redistribuer les cartes.