La Maison Forte

Olivia Lockhart

Un usage de l'eau

du 29 juillet au 12 août

Designer et architecte de formation, Olivia Lockhart oriente son projet de diplôme de fin d’étude sur la création de bassins de rétention dans la ville de Mexico, le point de départ pour la rédaction d’un article sur les problèmes d’inondations et d’urbanisation. Ses différentes expériences l’éveillent au réemploi, une pratique de l’architecture pauvre en déchets et la création de mobilier à partir des matériaux déposés lors d’opérations de réaménagement d’appartements. Parallèlement, la relation paradoxale entre l’eau et l’habitat reste une question centrale pour Olivia. Engagée dans le Post-Master Recherches en architecture au sein de l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Paris-La Villette, elle y a, l’an dernier, consacré son travail de recherche théorique encadré par le laboratoire GERPHAU (architecture et philosophie). En trame, une question : comment visibiliser l’eau dans le bâtiment avec l’hypothèse que plus une ressource est cachée, moins elle est économisée. Comment aimer l’eau dans un bâtiment quand on ne la connait qu’à l’occasion de fuites ?

SES RECHERCHES

Elle souhaitait ici développer à l’échelle de l’objet ou de la microarchitecture, plusieurs techniques innovantes ou passées de récupération ou d’utilisation différentes de l’eau. Plusieurs angles d’approche l’intéressent : la récupération et l’utilisation d’eau de pluie, de rosée, de brume, d’eaux grises, la redistribution de chaud utilisant l’inertie thermique de l’eau, voire de travailler en se passant d’eau. La première phase de son travail a démarré par  l’exploration de la source et des flux associés pour créer une autre cartographie de ce début de trame bleue. Le rendu est surprenant et s’inscrit dans son projet de visibilisation des ressources, émerge alors les animaux du bord du ru, les mythes associés et les techniques employées sur le domaine usant de l’eau comme force motrice. D’une perception d’agrément on passe à une tout autre dimension avec cette cartographie technico poétique.

En parallèle, la canicule estivale aidant, Olivia planche sur une technique ancienne de toile humide suspendue face au vent pour rafraichir l’atmosphère. Imprimé sur chaque toile un animal fétiche croisé sur le domaine : Raymond le héron, Cassandre la salamandre… Pour Olivia, une obsession low tech, structure de bambou, bac acier, effet de capillarité pour sens cesse humecter le voile et déplacer la structure au gré de l’ombre. Les résultats sont comme à chaque fois que l’on use de telles techniques, une grande complexité de mise en œuvre et surprise : un grand effet de poésie et d’attachement à ces animaux fétiches.

CE QUE CELA NOUS INSPIRE
Dans l'idée qu'une résidence réussie ou ratée est un temps qui nourrit notre expérience de transition


- Pour chaque territoire cartographier les vivants, les invisibles pour mieux les habiter, en relation avec les éléments et les autres vivants.
- Passer de la fascination du confort high tech  à la poésie du low tech et mettre en lumière le fragile, le rare, le cassé pour mieux en prendre soin.