De nouveaux récits interrogent l'ordre du monde et la toute puissance des technologies...
Après avoir exploré au mois de mars, les peurs des mondes à venir et comment les détourner, voici les mondes futurs réconfortés par les sciences… "Si rien ne change, les technologies règlerons nos futurs problèmes car tout cela n’est une question de progrès…" ?!
Au programme de cette journée, Laurence Duca et Rémy Peyrard ont présenté un doux projet d’hybridation qu’ils réalisent ici : faire banc public avec des chaises abandonnées. Un regard porté sur chacune d’elle jusqu’à trouver sa belle moitié, des chaises associées liées par module magique qu’une conception algorithmique pourrait rendre universel. Mais non, Laurence et Rémy font le choix du sensible pour cette ouverture vers une touchante combinatoire. Et puisque cette association redonne vie à ces objets ignorés du quotidien, des chuchotements diffusés sous ces pièces les réaniment de manière touchante. Le futur tient il dans cette métamorphose ou prend-t-on le risque de l’hyperstition ? À force de décrire un avenir sauvé par les sciences, les technologies à venir ne deviennent-elles pas auto-réalisatrices ? Si tel est le cas, pour quel projet ? L’écrivain Baptiste Fauché, en résidence à La Maison forte, questionne ce sujet pour le potentiel qu’il détient : faire complot, oui mais cette fois, comploter pour le vivant. L’hypothèse : un groupement secret de minéraux nous impose de vivre en ligne droite. Preuve "scientifiques" à l’appui, sa démonstration finit par nous convaincre que la seule manière de dépasser cette « fin du monde » est d’agir collectivement dans le sens de la courbe… Drôle, crédible et sidérant. Au même moment Adrien Demont et Mathias Pontévia attaquent une fresque visuelle et musicale sur presque quatre heures, un monstre hybride, quatre êtres marchants, déterminés, portant une autre vie, regard porté droit devant. Rebond dans les caves pour assister à la rencontre avec Juliette Verseux ou comment, le biomimétisme s’inspire du vivant et serait capable - à la condition d’être une science politique ? - de nous éviter bien des déboires à venir. En attendant la conclusion du débat, nous restons sous l’effet de l’émerveillement du vivant et de la petitesse de nos savoirs. Nous quittons de temps en temps cette salle, quand nous repérons dans une autre pièce une queue de gens devant un prie Dieu, une queue à faire rougir bien des paroisses. Là, certains s’agenouillent pour communiquer avec l’absolu, dont tente de rendre compte un agent conversationnel, associant émotion et intelligence artificielle. Il nous faut reprendre le fil des conversations, bien malgré nous, quand Dieu refuse d’aller plus avant suite à une conversation houleuse portant sur sa position quant à la réforme des retraites… Au delà, certains n’ont pas hésité à aller très très loin avec lui ! Sortir donc pour respirer… Mauvaise idée, c’était l’heure de la démonstration de Nubus, la machine à repeindre les nuages en bleu à l’heure de la géo-ingénierie. Fake très efficace de l’artiste chercheuse Marie Julie Bourgeois, sur la sidération que l’on peut entretenir face aux promesses les plus folles produites par cette science. Quelques gouttes de pluie, raison de retourner soit vers l’être hybride d’Adrien, soit de rejoindre la conférence de Antoine et Arthur sur la connexion du numérique, de l’atomique, du neuronal et du génétique dans nos futures innovations. Douche froide, malgré leur effort notable de ne porter aucun jugement. Nous attendons donc Luzia pour un dernier voyage en terres arabos andalouses, un voyage enfin, ici et maintenant. Le repas était si bon.
Programme
14h30 : Point librairie
15h : LDRP architectes (en résidence) / Vers une architecture du sauvage / rencontre
15h - 18h : Conversation avec Dieu, une rencontre à la bonne franquette / expérience
15h - 19h : Films courts documentaires sur les technos du futur / film
15h30 : Baptiste Fauché (en résidence) / Inventer un complotisme pro environnement / rencontre
16h : Juliette Verseux / Biomimétisme : une technoscience du vivant ? / rencontre
16h30 - 23 h : Lucioles et percussions / Adrien Demont / performance graphique
16h : Goûter / Claire Brachet / cuisine
17h : Lucioles et percussions / Mathias Pontévia / performance musicale
17h15: Bang et Frankenstein, un état de l'art des technos du futur ! / Arthur Besnault et Antoine Gourbilleau / rencontre
18h : Le bar est ouvert
18h : Lucioles et percussions / Mathias Pontévia / performance musicale
19h : Lucioles et percussions / Mathias Pontévia / performance musicale
20h : Dîner Claire Brachet / cuisine
21h30 : Concert / Luzia / concert
MENU
Velouté (froid) carottes et oranges
Caviar de lentilles blondes au gingembre
Focaccia pugliese aux oignons rouges
Blanc manger à l'avoine et fraises pochées