Architecte, Solène porte une attention particulière au récit des bâtiments sur un territoire. Comment un lieu, avec ses grandes ou petites histoires, avec les liens sociaux qu’il tisse, fabrique-t-il une manière d’être au monde ? La Maison forte, anciennement le château de Monbalen, est un terrain de jeu parfait pour Solène, excepté qu’il a été dépouillé, pillé de toute sa mémoire, jusqu’à récemment...
C'est donc à une longue enquête qu'elle s'attelle pour comprendre que cette histoire n'est qu'une hypothèse, un ensemble de probabilités qu'elle va coucher dans une étude scientifique puis, pour la rendre plus accessible, dans une création sonore qu'elle nomme "États supposés".
C’est donc à un travail d’archéologie, de recoupement de généalogies ou d’autres bâtiments alentours qu’elle se livre pour tenter de dégager l'histoire de ce bâtiment et plus largement de ce paysage social. États patrimoniaux en couches défaites ou superposées, fragiles donc. Ici, nous découvrons qu'aucune vérité ne se détache d’un lieu croisé par mille personnages, mille histoires, mille morts ou vivants, mille interactions. Et cela nous attache à un futur que l'on peut construire désormais.
>> Par l'exploration de l'intime des lieux, Solène nous pousse à assumer l'incertitude d'hier et donc de demain. Par là, son travail aide à une prise de responsabilité face à l'histoire qui vient et à une attention accrue aux invisibles.