Anti-stakhanoviste, Laurent Tixador est un productiviste dilettante. Son attention, il la préfère à rêver plus qu’à produire. Alors, rapidement, il laisse les choses à la nature ou les optimise. Cette fois, c’est la seconde option qui l’emporte avec l’invention de la machine à brique qui permet de passer d’une productivité de 3 à 46 briques à l’heure pour les meilleurs ouvriers bénévoles. Le geste aussi est plus ferme désormais, la qualité renforcée. Mais, inversion une fois encore, si l’enjeu est bien de produire plus, l’objectif premier du procédé est d’augmenter les temps de pause au travail. Le ‟terreur presseur” et ‟l’ajusteur décaillouteur” doivent arrêter la chaîne toutes les 10 briques. L’artiste est ingénieur des ressources humaines. Tirant sur sa sempiternelle pipe électronique, seule marque d’une quelconque dépendance chez lui, il observe, compose, ajuste un objet branlant et magnifique, technique et déglingué, ingénieux et ludique. Une oeuvre gréement agile. Des dispositifs ultra-sécurisés, 4 roues motrices en bois, semelle auto décollante taillée dans un set de table, bref, une Hi Fi du vieux bois, pour une envie continue de briquer.