La Maison Forte

Aude Beaurepaire et Julia Hanadi al Abed

Danser ensemble

En résidence du 18 au 23 mars
Après un cursus d'apprentissage de la danse au conservatoire d'abord puis en contemporain, Aude Beaurepaire découvre en 2016 le contact improvisation, un monde qui lui permet d’appréhender autrement le corps, l’espace et l’amène à une danse plus intuitive. Elle commence à transmettre en 2017, lors d’ateliers qui mélangent plusieurs pratiques, de la danse libre au contact improvisation.  En 2020, elle déménage son laboratoire gestuel en pleine nature près d’Agen et anime régulièrement des ateliers en Lot-et-Garonne. Chaque atelier est une proposition expérimentale dans laquelle fusionnent des pratiques somatiques et des danses libres. Le mouvement devient un jeu de langage, permettant de communiquer ses sensations et ses émotions par le corps. Elle créée le projet Danse D’arrêt D’urgence | Corps sauvages, où elle invite toute personne à danser dans les rues d’Agen. En 2023, la création de la performance WOMB mélangeant danse et poésie (sur les textes du poète Mars), l’amène à créer sa compagnie de danse avec Noémie Deborde, la Compagnie Sauvage - prétexte également à une collaboration avec les Montreurs d’images à Agen pour une création vidéo danse.

Julia Hanadi al Abed connaît bien La Maison forte : une performance lors de Champ magnétique 2021 lui permettait de colorer les discussions/débat par des sons perturbateurs et poétiques, elle cosignait avec le plasticien Laurent Tixador l'installation "Pas à l'horizontal, en fait", présentée l'été 2022.
Julia devient adepte de l’écriture acousmatique en cheminant, enregistreur à la main, et en improvisant, vagabonde, à l'écoute de l'étrangeté. Voix, field recordings, corps sonores sont l’essence de ses créations de musiques concrètes. Par le biais de technologies lo-fi ou hitech, ce sont aussi les jeux de rétroactions sonores et autres dispositifs électriques qui tracent le sillon de l’écoute, déclinant différentes facettes d’une pratique musicale électronique. Associée au Studio de création et de recherche en informatique et musiques expérimentales à Bordeaux, elle approfondit son travail du son dans sa dimension spatialisée.

LEUR RECHERCHE

Inventer un mouvement intuitif qui fonctionne pour elles deux durant leur performance et pour les spectateurs qui pourraient - devraient ? - entrer dans le mouvement, sans un mot, ni même une invitation, juste par l'intuition de se laisser libre d'entrer dans le mouvement. Faire du collectif une sensation.

CE QUE CELA NOUS INSPIRE

En travaillant sur la transmission, particulièrement sur la transmission des luttes, nous avons beaucoup réfléchi, cette année, à ce qui fait groupe, mouvement commun, dans une société toujours un peu plus atomisée.  S'il n'y a pas de recette, il y a quelques points communs qu'Aude et Julia ont traduit durant cette performance. Peut-être simplement inventer un mouvement qui ne cherche pas à inviter mais à faire pour lui même tout en restant ouvert. Avoir confiance dans cette sincérité, ne pas brusquer, danser les codes sans les expliquer, pour celles et ceux qui veulent les prendre et comme lors de ce bazar, quelque fois, entrer dans le danse pour qu'advienne le collectif. Assumer ce risque qui rend plus fort.