La Maison Forte

Le vivant chaotique : robuste ou vulnérable ?

Avec Jérôme Santolini

Samedi 22 mars à 16h

Jérome Santolini est chercheur, biophysicien au CEA. Il fait parti de cette part grandissante de scientifiques en situation de "dissonance cognitive". Face à ce qui s'apparente à une catastrophe bioclimatique, il mesure la difficulté grandissante à alerter et à faire évoluer la recherche scientifique. Un constat d’échec, en contradiction avec l’idéal d’un progrès scientifique sans limites. C'est dans cette perspective qu'il anime le mouvement "scientifiques en rébellion" et participe aux recherches concernant la problématique des sciences situées. Dans cette optique, il expérimente de nouvelles manières de faire récit, d'engager une dynamique collective de mobilisation.

Il porte ainsi son attention sur le vivant, vivant dont l’humain n’est qu’un des multiples acteurs. Le diagnostic est clair, le vivant est chaos, il dysfonctionne. Le vivant est approximatif, il apprend à l’instinct. Son activité est truffée d'erreurs, d’incohérences et d'imperfections. Obnubilé·es par la performance, nous ignorons cette nécessaire cohabitation et son incomparable enseignement. Nous compensons les dysfonctionnements en cours, le chaos accéléré par une posture de sur-contrôle qui, certainement, précipite et accroit les difficultés auxquelles nous sommes confronté·es. Comment vivre, donc, dans le chaos ? Peut-on rêver à court terme à un autre régime d'existence ? De plus en plus, l'idée même de résilience, de retour à la normale ne fait plus école. Doit-on viser la robustesse des écosystèmes - comme de plus en plus nombreux sont celles et ceux à l'énoncer - ou doit on intégrer leur vulnérabilité et donc notre capacité à vivre sur ce qui pourri ? 

Partagez cette discussion passionnante qui croise une approche scientifique contemporaine, une lucidité à hauteur d'humain et quelque chose qui, certainement, approche la philosophie et la poésie.