La boite à jouer

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Rénover deux bâtiments agricoles du XVIIIème siècle pour accueillir des créations contemporaines dédiées aux pratiques de transition.

La Maison forte accueille depuis cinq ans des publics au contact d’expériences, de formes artistiques, de films, de débats, dédiés aux transitions. Stages, formations, séjours immersifs, séminaires, accueils d’artistes et de chercheurs en résidences… visiteurs lors de journées évènementielles - nous avons su séduire des publics venant de loin, affichant complet à chacune de nos propositions -, La Maison forte recevait ainsi 3.500 visiteurs en 2023. 5.000 à l’horizon 2026.

Mais l’activité en plein développement de La Maison forte suppose maintenant de pouvoir accueillir les activités et les publics dans des conditions professionnelles et en accord avec les règlementations des ERP (Etablissements recevant du public).

Deux dépendances à réaménager trouveraient aisément un usage contemporain : salle de travail, de répétition, de réunions ; une salle polyvalente pour 100 personnes maximum répondrait parfaitement à des besoins de confort, d’accueil et de création.

Ces travaux importants donneraient à La Maison forte un outil de développement exceptionnel qui simplifierait les usages et la maintenance du site tout en offrant des conditions de travail et de présentation aux publics plus souples et plus professionnelles.

La création de cette boîte à jouer serait l’occasion d’inventer une autre polyvalence des salles en ruralité qui associerait espace patrimonial, libre appropriation, nouveaux usages, convivialité. Ce lieu est à penser, concevoir comme un espace de rencontre permanent entre les usages, les savoirs et les publics. Une « grange augmentée » versus la salle de spectacle, qui saurait figurer l’enthousiasme d’une ruralité vivante et contemporaine.

La ruralité est notre culture commune. Les causes du malaise rural sont en parti l’abandon des espaces et services publics. Nous pouvons bâtir et partager un

nouveau modèle de sociabilité pour une culture contemporaine de la ruralité.

CONTEXTE

Au-delà de La Maison forte, toutes les études portant sur les espaces ruraux, révèlent un besoin accru de lieux de rencontres dans les campagnes. Ces espaces sont rares. Les lieux de culture – théâtres, musées… – sont le plus souvent loin et ne répondent dans tous les cas pas au besoin d’espaces polyvalents de Vie et de d’expérimentation contemporains. Les campagnes doivent se contenter d’espaces improvisés (rares tiers lieux, fermes ou cafés associatifs…) ou de salles des fêtes abonnées le plus souvent aux mariages.

Avec une soixantaine de rencontres par an, La Maison forte répond à un besoin de rencontres, d’apprentissage, de vie et de créativité. L’organisation du site avec tout le charme de bâtis anciens - les fondations du château remontent au XIIIème siècle – ne permet plus aucun développement : les beaux salons voutés du sous-sols supposent des conditions d’accueil très particulières - pas d‘accès aux personnes à mobilité réduite, pas plus de cinquante personnes, des espaces petits et en enfilades qui réduisent les usages possibles ; la grange ou le hangar à pruneaux ne sont praticables que cinq mois par an, dans des conditions particulièrement précaires (la pluie et le froid condamnent tout usage convivial).

Un équipement innovant et ambitieux permettrait également à La Maison forte d’inventer de nouveaux partenariats, rencontres avec d’autres organisations, leur offrant la possibilité d’accueillir des activités en coopération (ou en autonomie), fortifiant l’action d’ancrage territorial menée depuis trois ans sur le territoire.

Répondre à un besoin social, culturel et territorial

Aujourd’hui nous refusons de nombreuses sollicitations (projets, accueils…) parce que nous n’avons pas l’infrastructure d’accueil adéquate. Nous devons également choisir des projets artistiques en fonction des nombreuses contraintes des espaces disponibles. L’hiver est particulièrement handicapant. Les jauges possibles sur le site ne correspondent pas au besoin des publics. Ici comme dans la plupart des territoires ruraux il est nécessaire d’inventer de nouveaux espaces de rencontres et d’apprentissages qui créent du lien social et une ouverture sur le monde. Un tel équipement est un levier d’attractivité pour le Sud-Ouest rural de la France.

Oser une rénovation du patrimoine rural

La ruralité est riche de « petit patrimoine » laissé à l’abandon. Les territoires s’artificialisent, s’homogénéisent et perdent en identité. Nous aimerions inventer une méthode, une approche exemplaire qui donne envie de sauvegarder cette culture, ces traditions et savoirs. Une grange, un séchoir à tabac, un hangar à pruneaux sont une richesse qui, quand on la laisse disparaitre, concoure à l’effacement de l’identité de nos campagnes.

Créer un espace d’expériences et confondre les frontières

Depuis les années 80, les élus ruraux ont multiplié la création de « salles des fêtes » sans une réelle réflexion sur l’usage et la convivialité de ces espaces. Aujourd’hui nous souhaitons inventer une nouvelle génération d’équipements qui valorise une porosité des usages, une multiplication des rencontres et des expériences.

Donner une chance aux jeunes architectes

Il est question d’inventer une conception nouvelle pour ces espaces en ruralité : conception respectueuse du patrimoine, inventive et économe en ressources. Nous souhaitons donner la parole à de jeunes équipes pour expérimenter de nouvelles solutions.

RÉPONSE

Deux dépendances de La Maison forte sont impactées par ce chantier de création : l’atelier et la grange.

Restaurer la grange

Construite à la fin du XIXème siècle, la grange est un bâti typique du Lot-et-Garonne : une imposante construction de pierre surmontée d’une belle charpente ouvragée : 300 m2 au sol - et sur un tiers une mezzanine offre une zone supplémentaire de stockage. Aujourd’hui ce lieu permet la réalisation de travaux de grande ampleur, la projection de films pour une jauge de près de 120 personnes, quelques concerts les jours de pluie.

Il est important pour nous de repenser entièrement ce bâtiment pour un nouvel usage d’accueil et de création. Tout est à réaliser : salle polyvalente, espaces techniques, sanitaires, salle de réunion…

Transformer l’atelier

Connecté à ce bâtiment, un atelier doit être restructuré et proposerait un espace d’accueil, de restauration, d’exposition et de travail. D’une surface de 85 m2 aujourd’hui, un demi étage peut être ajouté pour augmenter notamment la capacité d’accueil des résidents.

Grange et atelier supposent d’importants travaux : isolation, mise aux normes, chauffage… cet équipement contemporain et multi-usages sera un lieu capable désormais d’accueillir des visiteurs toute l’année, offrira une surface totale de quelques 420 m2 idéale pour des réunions de grande jauge et/ou la proposition d’expériences artistiques partagées par le plus grand nombre.

Cet équipement projette ainsi La Maison forte dans un XXIème siècle capable de réinventer l’espace d’une vie sociale et culturelle en ruralité.

CIBLES ET BÉNÉFICES

Les cibles sont tous les usagers de La Maison forte : adhérent.es, association et organisations partenaires, collectivités territoriales. Si la Maison forte connait un véritable succès populaire, il importe aujourd’hui de créer autour de son action, une véritable dynamique de fierté à laquelle concourra un projet architectural ambitieux, innovant et respectueux de nos ressources.