Villeneuve-sur-lot Lot-et garonne Agen Aquitaine Tiers lieu Vallée du Lot Ruralité Villeneuvois sortir culture innovation sciences sortir sortir vacances, tiers lieu, ruralité, culture du vivant
Cinéaste et plasticienne belge, elle a co-fondé LABO Bxl, laboratoire cinématographique partagé pour la recherche sur support argentique (2006- ), et a réalisé plusieurs courts et longs-métrages documentaires. Enseignante (Ecole Documentaire de Lussas - UGA /Ardèche Images, Faculté d'Architecture de l'ULB) et chercheuse, elle a mené la recherche artistique Les Formes du documentaire - Portée politique et expérience esthétique (Art/Recherche - FRart) au sein de l'erg - Ecole de Recherche Graphique à Bruxelles. Toujours à partir d'une démarche documentaire, ses projets peuvent prendre la forme de films ou d'installations mixed-media, de field recordings, de photographies et autres expérimentations chimiques. Depuis 15 ans, ses recherches explorent les forces et fragilités de nos liens avec notre "écosystème", nos manières de (co)habiter le monde, nos engagements. En marge de son travail documentaire au Nicaragua — Cochihza, réalisé en collaboration avec une communauté paysanne vivant sur les flancs d'un volcan actif, et Las y Los Minuscules (2021), épopée de résistance citoyenne contre un méga projet extractiviste — son parcours personnel l’a amenée à s'intéresser de plus près à nos relations avec nos mort·es, à la continuité de leur présence active sur nos chemins de vivant·es.
SA RECHERCHE
VIVACE est un projet hybride, mêlant recherches anthropologique, politique, philosophique, esthétique, écologique, activiste, qui s'autorise une forme d'enquête multi-pistes, intuitive et ouverte aux coincidences, nourrie notamment par le travail de Vinciane Despret (Au bonheur des morts - Récits de ceux qui restent). A travers le prisme de nos interactions avec nos mort·es et d'attitudes d'écoute particulières, il est question d'interroger notre rapport au vivant. De retresser, consolider et ré-investir les relations qui nous lient aux autres êtres, aux espèces avec qui nous cohabitons, au monde végétal. En partageant et en osant porter nos récits jusque-là où ils peuvent commencer à créer du commun, en aiguisant leurs forces propositionnelles, nous pouvons tenter d'apprendre à raconter le monde différemment – et donc agir avec lui – et expérimenter peut-être d'autres manières d'être vivant·es. VIVACE est une expérience de recherche et un film en train de s'écrire. Un récit co-fabriqué par un groupe hétérogène de chercheur·euse·s, une conversation à couches, temporalités et formes multiples, inter-mondes, inter-espèces, laissant une large part à la recherche elle-même en cours, à l'improvisation, à la magie, à l'immense inventivité des mort·es et des vivant·es. Et à leurs connivences.
CE QUE CELA NOUS INSPIRE
Le vivant est une abstraction que l'on ne peut réaliser qu'à la condition de confronter une seconde abstraction, son pendant : la mort. Ce sujet dit tabou a atteint dans nos société un tel degré de non dit que la plupart de nos pratiques, de nos liens sont aujourd'hui mortiphères. Parler de la mort, c'est être vivant et commencer à produire un lien à part égale. Et si l'on en fait une danse macabre, alors il est possible de partager de la joie.