La Maison Forte

La biodiversité ordinaire

La magie des espèces communes

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On s’extasie beaucoup des espèces rares ou patrimoniales qui sont présentes. Ce sont d’ailleurs celles-ci qui émerveillent, font couler de l’encre et suscitent de la préoccupation chez le plus grand nombre (rhinocéros, tortues marines, lynx…). 

Mais les espèces communes sont tout aussi importantes. Cette biodiversité ordinaire se compose d’espèces qui ne sont ni menacées, ni exploitées, ni domestiquées. Cela représente une grande partie des espèces à l’heure actuelle (80 %).



De part leur développement en grand nombre, partout, et des interrelations qui les unissent à toutes les espèces de plantes, de champignons, de bactéries, d’archées et 

De part leur développement en grand nombre, partout, et des interrelations qui les unissent à toutes les espèces de plantes, de champignons, de bactéries, d’archées et d’animaux, leur présence est existentielle ! 

Les plantes spontanées, comme les fameuses “mauvaises herbes” nous posent problème parce qu’elles poussent partout, en grand nombre, et de fait, nous dérangent. Or ces plantes qui viennent s’installer sur des “vides” comme les terres à nus, ou dans les “déserts” que sont les terres dégradées ou artificialisées, arrivent à pousser car ce sont les seules à pouvoir régénérer les sols sur lesquels elles s’expriment.

Ces plantes si communes (pâquerettes, chardons, pariétaires, lierre, ronce, ortie…) fleurissent et assurent une ressource en nectar ou une plante hôte de choix pour tout un cortège d’insectes. Ces plantes sauvages “quelconques” sont le support de vie de la majorité du vivant avec lequel elles ont coévolué des millions d’années.

Les enjeux de ce vivant ordinaire sont : 

  • sa valeur intrinsèque, 

  • les habitats ou espèces mutualistes d'espèces menacées qu’il est, 

  • le cadre de vie qu’il offre,

  • le potentiel évolutif fort, car de par leur quantité, le nombre d’individus portant des mutations augmente et avec celles-ci, de nouvelles espèces apparaissent, 

  • la fonctionnalité écosystémique permettant la vie sur Terre : qualité et quantité d’eau, taux de CO2 / 02 de l'atmosphère, nourriture… 



Ce qui pousse spontanément est donc non seulement ce dont le sol a besoin, ce qui est le plus adapté à la multiplicité des espèces locales  - tout règne confondu, mais aussi, ce qui est le plus adapté aux conditions pédoclimatiques, bien que le climat soit en train de changer. D’ailleurs, pour s’assurer de la meilleure adaptation au changement climatique lors de plantations, l’idéal est de diversifier les végétaux en mélangeant plantes sauvages du coin, et quelques espèces plus méridionales supportant des températures plus élevées et sécheresse plus marquées. 


La flore sauvage est par exemple communément en France métropolitaine : aubépines (crataegus sp.), prunelliers (Prunus spinosa.), frênes (Fraxinus sp.), aulnes (alnus glomerata.), viornes (viburnum sp.), chênes du S-O Européen (Quercus sp.), houx (Ilex aquifolium), genêts (Citisus scoparius), sureaux noirs (Sambucus nigra), saules marsaults (Salix caprea), châtaigniers (Castanea sativa) pour n’en citer que quelques uns). Ces plantes sauront développer la microbiologie du sol et permettre d’échanger avec le réseau mycorhizien en le nourrissant. Spontanés, ces végétaux sont résistants et ont un patrimoine génétique riche et diversifié, tel une population, contrairement aux variétés horticoles sélectionnées. En tant que population, ces végétaux ont donc de meilleures capacités d’adaptation aux conditions changeantes et aléatoires.