La catastrophe écologique globale (nouveau régime climatique) fait vaciller nos démocraties représentatives, à la fois dans leurs procédures (délibération, vote, “circularité politique” de Latour) et dans leurs idéaux (liberté, égalité, dignité).Cela est principalement du aux fondements matériels oubliés de la démocratie : Nos démocraties reposent sur des infrastructures, des ressources et une cosmologie “nature/culture” (Descola). L’idéal de liberté moderne s’est historiquement arrimé à l’abondance matérielle (Charbonnier, Berlin), souvent au prix de rapports de domination. Et à un rapport au temps dépassé. Conçue pour un temps illimité, aujourd'hui, face à la catastrophe, nous pensons en termes de délais. L’urgence écologique est incompatible avec le temps long de la délibération ; on glisse vers une mise en concurrence des idéaux (sécurité vs liberté), ce qui contracte le projet démocratique.
Retour sur une analyse précieuse de la chercheuse Anne Rumin, ou comprendre les raisons du problème démocratique pour apporter les meilleures solutions.