Champ magnétique

Trois jours de cinéma, de rencontres, de débats : partons pour une exploration lucide et joyeuse ! Quatrième édition de Champ magnétique qui propose à nouveau un sujet de société pour reprendre possession d’une parole engagée, plurielle, confrontante. Ce monde, abimé par les bouleversements écologiques, les inégalités sociales et les crises démocratiques interroge nos capacités à tisser et réparer des relations brisées ou fragilisées. Au cœur des crises, nos pratiques de transmission semblent inopérantes. Que pouvons-nous transmettre ? Comment ? Quels sont les freins ? Quels seront nos héritages ? Comment faire lien avec celles et ceux qui viennent pour aborder un monde à réparer avec de nouveaux modèles, de nouvelles valeurs, de nouvelles perspectives ? 

Au cours de ces trois jours de rencontre, nous explorerons les alternatives de l’amitié, des chemins de traverse, des luttes et des solidarités.

Cinq films (voir détails ci après) et deux débats :

Jeudi 26 septembre

18h : accueil, ouverture du bar
18h30 : Introduction : présentation du cahier de La Maison forte, de l'École ETRE et des ateliers populaires du printemps. 
🥣 19h30 : Grande soupe maison
🎬 20h30 : L’Innocence (Japon – 2023 – 2h07min). Un film de Hirokazu Kore-Eda. Avec : Sakura Andô, Eita Nagayama, Soya Kurokawa

Vendredi 27 septembre

🎬 15h : Éclaireuses (Belgique – 2022 – 90 min). Film documentaire de Lydie Wisshaupt-Claudel

💬 17h/19h : L’ECOLE EN QUESTION
Comment (re)penser la transmission, la relation à l’école et à l’éducation populaire ? L’école est mise au défi d’inventer une autre relation aux enseignements et aux élèves cherchant à résoudre une équation particulièrement difficile : offrir les conditions d’une émancipation intellectuelle et citoyenne tout en donnant le cadre (et les éventuelle sanctions) d’une intégration à marche forcée. Mais la complexité des êtres et des situations résiste…

🥣 19h30 : Grande soupe maison
🎬 20h30 : 120 Battements par minute (France – 2017 – 2h23 min). Un film de Robin Campillo. Avec : Nahuel Perez Biscayart, Arnaud Valois, Adèle Haenel, Antoine Reinartz, Félix Maritaud, Aloise Sauvage…

Samedi 28 septembre

🎬 15h : La Cravate (France – 2019 – 97 min) Un film documentaire de Etienne Chaillou, Mathias Théry

💬 17h/19h : DES LUTTES EN HERITAGE
Chaque génération mène un combat, assure collectivement une résistance face à une injustice sociale, économique, un scandale de santé publique ou une catastrophe écologique… Qu’en savent les générations qui suivent ? Comment transmettre les luttes ?
De tout temps, des groupes se sont fédérés pour changer le cours des choses. Beaucoup d’espoirs, d’énergie collective, de risques pris, des amitiés inconditionnelles, l’expérience unique du militantisme et de ses combats. Pourtant, souvent, le sentiment d’avoir échoué à transmettre, à celles et ceux qui viennent, l’histoire de ces luttes. Est-ce réellement le cas ?

🥣 19h30 : Grande soupe maison
🎬 20h30 : Les huit montagnes (Italie/Belgique/France - 2022 – 2h27 min). Un film de Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch. Avec : Alessandro Borghi, Luca Marinelli, Filippo Timi, Andrea Palma…

Invité.es (en cours) :

Anne Rumin, doctorante en théorie politique, Marion Blancher, docteure agrégée en philosophie, Mathieu Brand, journaliste, Jérôme Descamps, réalisateur, accompagnent ces débats.

La Maison forte édite à l’occasion de Champ magnétique un Cahier dédié. Il reprend et met en scène la saison écoulée en rapportant les grands entretiens menés dans le cadre des Ateliers populaires du printemps et certains travaux d’artistes ou de chercheur.ses invité.es

		Irène Pereira Diplômée en philosophie et docteure en sociologie, elle enseigne la philosophie à l'INSPE de Créteil. Ses recherches portent sur l'articulation des « théories critiques savantes et des pratiques militantes ». Autrice de "Philosophie critique en éducation", elle travaille sur un renouvellement de la philosophie de l’éducation. Cet ouvrage propose d'aider les enseignants à mieux aborder les questions d’inégalités sociales et de discriminations dans leurs pratiques d’enseignement, dans le cadre d'une pédagogie émancipatrice.
		Jérôme Santolini Invité "fil rouge" de ces deux jours, Jérôme est biochimiste, chercheur au CEA, membre de "Scientifiques en rébellion". Son attention porte aujourd'hui particulièrement sur les limites entre des faits scientifiques qui décrivent sans équivoque la situation environnementale et les conditions effectives du changement confrontées au déni, au climatoscepticisme et à l'émergence d'une pénalisation d'un supposé "écoterrorisme" . À côté des formes classiques de l'engagement, de la transmission, il développe désormais une réflexion portant sur la fictionnalisation des luttes pour une transformation sociale plus opérante.
		Bernard Péré Agriculteur à la retraite, Bernard est président de Terre de liens 47, membre fondateur de Au fil des Séounes, ancien élu régional EELV. Fils de paysans, il a longtemps été un agriculteur conventionnel avant de mesurer les limites du système agro industriel. Jeune militant formé aux Jeunesses Agricoles Catholiques, il viendra exposer comment se sont inventées dans ce cadre des pratiques militantes innovantes dans ce département rural, ensemble, nous travaillerons à mesurer ce qu'il reste de ces pratiques, comment-ont-elles inspirées - ou non - des modes d'actions plus contemporains pour la protection des agriculteurs et de l'environnement.
		Philippe Mangeot Après des études à l'École Normale Supérieure, il poursuit ses études à Oxford. Il est aujourd'hui professeur de littérature en classes préparatoires littéraires au lycée Lakanal. Président de l'association activiste de lutte contre le sida Act Up de 1997 à 1999. Il est rédacteur en chef de la revue Vacarme de 1999 à 2004. Il a collaboré à l'écriture de films, notamment "120 battements par minute". Il interviendra pour nous expliquer en quoi Act Up a inventé en France une manière nouvelle de militer, comment les membres de cette association ont appris ces modalités d'activisme. Nous débattrons ensemble afin de comprendre ce qu'Act Up a inspiré comme nouvelles formes d'engagements, de relations au pouvoir.
		Frédérick Mathis Formé aux métiers des sciences de l'éducation, Frédérick associe très tôt, dans ses recherches, cinq sujets de prédilection : éducation, culture, formation, transition écologique et politique de développement territorial. Au fur et à mesure de sa carrière, il se lance dans le développement de sites de formations spécialisés dans la transition écologique jusqu'à concevoir et développer le réseau des écoles Etre (20 en France) avec une approche singulière à destination des personnes dites "en situation de décrochage". Fort d'un savoir théorique, il nous fera profiter de son expérience sur le sujet de la transmission en proposant une vision à la fois pragmatique et engagée sur les changements à mettre en oeuvre dans les pratiques de transmission aujourd'hui.
		Madame, monsieur X Une des singularités du mouvement des "soulèvements de la terre" est de ne mettre personne en avant... À l'heure qu'il est, nous ne savons donc pas qui représentera ce récent mouvement de lutte écologique qui étonne par sa présence, son mode d'action, son agilité, sa capacité à attaquer et... à se défendre. Fédération associative protéiforme, action très ancrée sur les outils numériques, revendication d'une forme de désobéissance civile en but direct à une criminilisation croissante de "l'éco terrorisme". Face à un état de l'environnement que l'on dit irréversible sur bien des sujets, Les soulèvements de la terre font le choix d'une action radicale. Peut-on être radical et populaire ? Radical et non violent ? Comment associe-t-ils action militante et stratégique ? Quels sont leurs modes d'actions, leurs inspirations. Dans un échange avec Bernard Péré, nous essaierons de comprendre comment les mouvements en relation avec la terre ont évolué en une cinquantaine d'années, ce que les plus anciens nous ont transmis, pourquoi.