9 décembre
L'utopie de béton s'effondre
Mohammed Ben Salman, prince héritier d’Arabie Saoudite et amateur des records les moins enviables (300 exécutions cette année, ça forge une réputation), rêvait en grand : The Line, une ville de 174 km de gratte-ciel traversant le désert, et New Murabba, un cube géant pouvant contenir 20 Empire State Buildings. Des projets pharaoniques où la modestie semble s’être perdue en chemin.
Mais voilà, le baril de pétrole dégringole, les finances s’épuisent, et les conseillers désertent de peur d’y perdre leur tête (littéralement). Résultat ? Les rêves d’acier et de béton sont mis en pause, les projets réduits, les ouvriers remerciés.
Une bonne nouvelle ! Moins de béton, moins de destruction d’écosystèmes et une précieuse leçon : même les ambitions les plus mégalomanes ont leurs limites. Et si, au lieu d’aménager le territoire à coups de bulldozers, on apprenait à ménager ce qui nous reste ? Ce retour forcé à un semblant de réalisme pourrait inspirer, bien au-delà des frontières saoudiennes.